CAFARD

Jean Mordant, accompagné de son entraîneur Victor, vient de remporter, à Buenos Aires, le titre de champion du monde de lutte. Au même instant, à Ostende en Belgique, sa fille unique Mimi est violée par des soldats allemands. Consterné, Jean jure de venger ce geste ignoble. Dès son retour, il s'enrôle dans le bataillon de résistance ACM (autos-canons-mitrailleuses). Toutefois, les événements ne se déroulent pas comme prévu et l'unité est délocalisée à l'extérieur du pays. C'est ainsi que débute une longue odyssée parsemée d'embûches qui mènera Jean et ses compagnons, de la Russie aux États-Unis, en passant par les steppes arides de la Mongolie. Pour son premier long métrage d'animation, le cinéaste flamand Jan Bultheel campe son intrigue au cœur de la Première Guerre mondiale alors que 400 soldats belges combattent aux côtés de militaires russes, tandis que s'amorce la révolution bolchevique. Privilégiant un choix technique ambitieux qui repose sur la capture (comme dans l'industrie du jeu vidéo) de chaque mouvement des personnages, interprétés par des comédiens, Cafard se distingue par la splendeur visuelle de son univers graphique raffiné où prédominent dans les arrières-plans, d'éclatantes teintes pastel. Enfin, un film d'animation où la technologie numérique est, d'abord et avant tout, au service d'une histoire dramatique aux multiples rebondissements. − Stéphane Defoy