ENDORPHINE

Il y a Simone, ado perturbée, qui gère comme elle peut le meurtre de sa mère. Il y a aussi Simone, dans la vingtaine, qui gère comme elle peut ses attaques de panique. Il y a enfin Simone, soixantaine, spécialiste en physique quantique, conférencière sur la perception du réel et les déformations du temps. Il y a maintenant vous, spectateur, sur le point d'embarquer pour un voyage en forme de jeu de l'esprit, de puzzle spatio-temporel qui s'amuse à nous perdre et à nous faire réfléchir avec les yeux. André Turpin, directeur photo émérite (Maelstrom, Incendies, Mommy, etc.), est de retour au long métrage, quatorze ans après Un crabe dans la tête. Pour l'occasion, il affirme sa différence au sein du cinéma québécois actuel par le biais d'un métafilm qui brouille les pistes de la narration pour joyeusement plonger du côté de la psychanalyse. Dans ce psychothriller croisé de drame existentiel où le sexe est au cœur de tout, le mystère est total et le spectateur s'amusera à laisser faire son subconscient. Une aventure humaine sobre et ambitieuse où les temps se superposent et le cinéma rêve. À voir avant que Hollywood n'en fasse un remake trop propre réalisé par Christopher Nolan. – Julien Fonfrède