LOUDER THAN BOMBS

Photographe de guerre, Isabelle Reed est tuée dans un accident de la route. Deux ans plus tard, alors qu’une rétrospective lui est consacrée, son mari et ses deux fils, toujours endeuillés, seront confrontés à une possibilité troublante: la mère de famille se serait suicidée. Après Oslo, 31 août, le cinéaste norvégien Joachim Trier se transporte à New York pour filmer l’éclatement à petit feu d’une famille assombrie par la disparition de la matriarche. Tandis que les silences remplissent le quotidien des trois survivants, étouffés par leur souffrance, secrets, illusions et mensonges seront révélés par le récit, dont la structure repose sur de multiples retours en arrière. Privilégiant une approche cérébrale, Louder Than Bombs – dont le titre fait référence à la célèbre compilation de The Smiths – évite les effets mélodramatiques en se déployant avec nuance et subtilité. Étrangement, on pense même à Elephant de Gus Van Sant lorsque la caméra capte la détresse du jeune fils adolescent. En plus de tourner pour la première fois dans la langue de Shakespeare, Trier réunit une distribution internationale où les Gabriel Byrne, Isabelle Huppert et Jesse Eisenberg illuminent ce drame familial hanté par les blessures du passé et l’accablement du deuil.

Frédéric Bouchard