PAULINA

À 28 ans, Paulina abandonne son métier d’avocate à Buenos Aires afin de poursuivre une carrière d’enseignante dans un village défavorisé d’Argentine. Un soir, la réalité hostile du lieu se manifeste: la jeune femme est agressée puis violée par une bande de jeunes. Lorsqu’elle est confrontée aux conséquences de ce traumatisme et qu’elle réalise que ses agresseurs pourraient faire partie de ses propres élèves, Paulina, déterminée, décide de vivre ses idéaux sociaux jusqu’au bout. Revisite du film La Patota (1960), réalisé par Daniel Tinayre, Paulina (dont le titre original fait référence à la région où se déroule l’action du film) transcende les aspirations politiques et sociales de son héroïne en transformant sa quête en véritable chemin de croix où le sacrifice de soi et la souffrance définissent chacun de ses pas. Rappelant à la fois Entre les murs de Laurent Cantet, dans les affronts entre l’enseignante et sa classe, et Europe 51 de Rosselini, pour la similarité avec le personnage de sainte joué par Ingrid Bergman, le long métrage de Santigo Mitre célèbre la foi, l’abandon de soi et la passion bien avant de louanger cette femme martyr. Malgré ses actions et ses choix controversés, Paulina, figure ambiguë et de conviction, ne laisse aucun spectateur indifférent.
 
Frédéric Bouchard