STANDARD, LE FILM

Bienvenue dans l'enfer de Sclessin. Pour le quidam lambda, ça ressemble à un stade de football, mais pour le supporter du Standard l'esprit moins prosaïque, il s'agit d'une cathédrale, du saint des saints. Ils s'appellent Francis, Nadine, Chris ou encore Sebastien et n'ont d'yeux que pour leurs «Rouches» (comprendre Rouges, comme les tuniques des joueurs liégeois). Ils sont nés «Standard», vivent «Standard», et les derniers résultats en dents de scie du club, quoiqu'invitant à l'évocation des gloires du passé, n'altèrent en rien leur passion, ancrée dans une culture populaire et minière qui résiste aux sirènes du «foot-business». Avec ce deuxième long métrage documentaire à la réalisation, Benjamin Marquet explore le monde du «supportérisme» comme on raconte des histoires, sans jamais être didactique. Le dispositif immersif, fait de plans fixes et la plupart du temps rapprochés, fonctionne d'autant mieux que les images de sport sont rangées au vestiaire. Le spectacle se situe en tribunes, le dos tourné au terrain ou la vue obstruée par un gigantesque tifo. On accompagne les «partisans» (et leur chant) entre factions ultras et bambins aux allures de P'tit Quinquin dans cet univers où l'on ne marche jamais seul – pour faire écho au célèbre You'll Never Walk Alone. Une vraie belle curiosité, belge à souhait. – Thibault Desmoulin 

Précédé d'un avant goût exclusif Black & White Stripes – The Juventus Story Marco La Villa | Mauro La Villa