600 MILES

Début vingtaine, beau bonhomme, possédant un véhicule utilitaire haut de gamme, Arnulfo se croit tout permis. Le trafic d’armes à feu qu’il exerce pour son oncle lui rapporte énormément d’argent. Son visage d’enfant sage n’attire nullement l’attention des agents frontaliers lorsqu’il passe son matériel illégal de l’Arizona jusqu’au Mexique.

Tout baigne dans l’huile jusqu’au jour où Hank Harris, un policier fédéral, constate le petit manège auquel s’adonne le jeune homme. Arnulfo s’apprête à se faire intercepter, mais au final, c’est Harris qui se retrouve pris au piège. Dès lors, la situation tourne au cauchemar. Le cinéma mexicain a le vent dans les voiles. Dans ses éditions précédentes, le FNC présentait le percutant Heli (2013) d’Amat Escalante, le bouleversant Ici et là-bas (Louve d’or en 2012) d’Antonio Mendez Esparza ainsi que le déroutant After Lucia (2012) de Michel Franco. Pour 2015, la palme du meilleur film mexicain revient à 600 Miles, une odyssée infernale initiée par un jeune héros immature qui se prétend gangster. Grâce à une intrigue qui va direct au but, sans jamais perdre une once de son intensité, cette œuvre d’un réalisme troublant (Meilleur premier long métrage au Festival international du film de Berlin) atteint sa cible tout en s’assurant de faire vaciller son auditoire.

Stéphane Defoy