La section phare du festival, un cinéma audacieux qui défriche de nouveaux territoires
CHINE , France | 94 minutes | 2014
Des enfants, des chemins de terre battue, des carrières, des manufactures, des décharges, des ruines. des coups aussi, des insultes, une vie frugale et violente, l’errance, les petits larcins, le travail forcé. Parfois, mais bien rarement, une main tendue... Cette coproduction franco?chinoise expose une Chine rurale et industrielle qu’on ne voit pour ainsi dire jamais, loin des canons officiels. seul au monde, un garçon de 13 ans y cherche sa mère, son potentiel petit coin de paradis. Pour les esprits occidentaux, cette odyssée solitaire fleure bon les romans picaresques du XIXe siècle, de dickens à Zola. Le film, bel et bien actuel, en a gardé un certain naturalisme pictural, même si les tours d’habitation titanesques viennent un temps remplacer les prairies verdoyantes et que la caméra ne se prive pas non plus d’effets esthétisants. Le plus souvent, elle accompagne cependant son petit héros, patiente à travers les fumées d’opium et une variété de paysages anéantis. Filmé dans un noir et blanc d’une beauté sidérante, ce récit d’apprentissage est cruel, mais sans voyeurisme ni complaisance. Très peu de dialogue, aussi peu de musique, mais des perspectives visuelles étourdissantes qui engloutissent cette enfance perdue dans la modernité fracassée de l’Empire du Milieu. Zoé Protat
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