Les grands noms du cinéma et les films événements de l’année
PORTUGAL, France, Allemagne, Suisse | 125 minutes | 2015
Dans ce troisième volet, Shéhérazade tente de fuir son sort et s’échappe dans Bagdad. Elle a pourtant une dernière histoire à raconter, celle d’hommes qui entraînent des oiseaux pour des concours de chants dans les quartiers ouvriers de Lisbonne. Gomes semble reprendre à son compte la dualité pasolinienne, quelque part entre l’anti-naturalisme de Médée et l’ancrage sociologique d’Accatonne. Si la première partie rappelle le péplum, voire la comédie musicale, avec une fausseté assumée, le réalisateur s’est plongé de façon presque documentaire dans le quotidien d’hommes durs, touchés de plein fouet par la crise économique. Tourné en Super 16 et en 35 mm par le directeur photo Sayombhu Mukdeeprom, à qui l’on doit les films d’Apichatpong Weerasethakul, le film reprend cette dualité jusque dans l’image: splendeur du 35 mm pour la princesse, grain et image plus brute pour les dresseurs d’oiseaux. Dans ce jeu se résume l’essence du projet tout entier: «Commençons par le commencement, dit le roi. D’où viennent les histoires?» «Des espoirs et des peurs des hommes, dit Shéhérazade». «Et à quoi servent-elles?» «Elles nous aident à survivre.» Du monde, à la fiction, au monde. – Karine Boulanger
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