BORN TO BE BLUE

Au début des années 50, un jeune homme adoubé par Charlie Parker s’impose comme l’un des trompettistes de jazz les plus brillants de sa génération. Pourtant, la reconnaissance mondiale et les contrats qui n’en finissent plus de s’enchaîner n’empêchent pas Chet Baker de développer une sévère dépendance à l’héroïne. Arrêté et emprisonné à plusieurs reprises, il finira par se faire casser la mâchoire par de mauvaises fréquentations et ne plus pouvoir jouer. Mais après une longue traversée du désert, il retrouvera le chemin de la scène au courant des années 70. En 1988, à 58 ans, il sera retrouvé mort, à Amsterdam, après avoir chuté du deuxième étage d’un hôtel. Se concentrant sur cette deuxième chance et sur l’histoire d’amour mouvementée qui l’aura mené sur le chemin de la rédemption, Born to be blue, présenté au festival international du film de Toronto, permet au cinéaste canadien Robert Budreau de manifester à nouveau sa passion pour le musicien génial et hanté, lui qui en avait fait l’objet de son court The Deaths of Chet Baker. Mais surtout, il offre aussi à Ethan Hawke l’occasion de composer un portrait aussi intense qu’émouvant de cet artiste au parcours pour le moins anti-conventionnel. − Helen Faradji