La section phare du festival, un cinéma audacieux qui défriche de nouveaux territoires
CHILI | 98 minutes | 2015
Une religieuse, quatre prêtres et un lévrier, dans une maison isolée de La Boca, petite ville de la côte chilienne. Les prêtres sont en pénitence, la sœur s’occupe d’eux et le chien court et rapporte. Une vie réglée, morne, sourde. Un cinquième curé arrive, sorti tout droit d’une toile du Greco, puis un agneau sacrifié sous la forme d’un pêcheur vengeur. C’est là que l’intrigue déraille, implose, bascule et qu’un sixième religieux débarque, ange exterminateur, fonctionnaire du Vatican. Il serait dommage d’en dire plus, tant ce film est dense, tendu, imprévisible. Grand prix du jury au dernier Festival de Berlin, El Club aligne des images fortes, crépusculaires, les cordes lancinantes d’Arvo Pärt et un scénario rempli à ras bord. Ce théâtre de la cruauté mêle en un cocktail explosif chants religieux et diatribe priapique, questions morales et instinct animal, le grotesque et le divin, l’ombre et la lumière, jusqu’à ce qu’on ne sache plus laquelle des deux aveugle. Plus qu’un pamphlet anticlérical, c’est un jeu de massacre qui n’épargne personne et qui navigue dans les mêmes eaux troubles que Les cendres bleues, du poète Jean-Paul Daoust.Éric Fourlanty
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