Une vision contrastée du nouveau cinéma mondial
ARGENTINE, Belgique | 104 minutes | 2015
Si les intérêts des puissances occidentales en Amérique du Sud sont connus, leurs exactions politiques, économiques et environnementales le sont beaucoup moins. Pour son quatrième long métrage, l’Argentin Diego Martinez Vignatti, installé à Bruxelles depuis vingt ans, s’attaque de front à ce sujet brûlant. En pleine forêt amazonienne argentine à la frontière du Brésil, Pierre, employé belge d’une multinationale du papier, coupe, brûle, rase; s’approprie illégalement du bois exotique; inonde la forêt d’agrotoxiques. C’est son boulot, et il le fait sans grand état d’âme. Le week-end, il entraîne une équipe de rugby amateur et est amoureux d’une jeune institutrice. Mais la contamination de la terre fertile et son exploitation abusive commence à faire trop de victimes. La révolte gronde, et Pierre sera pris en porte-à-faux entre son travail, ses ouvriers, son amour et ses propres idéaux. Ce nouveau western à saveur écolo nous catapulte dans l’existence d’un homme ordinaire, qui troque par la force des choses sa réalité très confortable et un peu absurde d’expatrié pour celle de guérillero. Mafia, corruption, luttes syndicales, La Tierra roja est un vrai film militant comme il s’en faisait dans les années 1970, mais dans l’Argentine d’aujourd’hui. Le mélodrame au temps du capitalisme sauvage. − Zoé Protat
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