Les grands noms du cinéma et les films événements de l’année
FRANCE | 68 minutes | 2014
Cavalier s’amuse avec l’idée du paradis, et le trouve sur terre, dans la beauté cachée de la vie quotidienne. Filmer alors que «l’amour est vif», dit le cinéaste, placé sous le signe de la lumière, de la tendresse et du plaisir, Le Paradis est un champ d’amour au réel, à la beauté des gens et des choses qu’il filme, aux petits miracles de la création, à la douceur des souvenirs. Quelque part entre Portraits et Le filmeur, la Bible et L’Odyssée, Cavalier atteint à un cinéma tellement simple qu’il en semble magique, un raffinement de l’intelligence qui semble pure grâce. Il continue ainsi de prendre malicieusement à rebours les impératifs de notre époque: paisible au lieu de spectaculaire, tendre au lieu de cynique, vieux au lieu de jeune, léger sans être vide. On voudrait écouter toujours cette voix, douce, murmurée, où l’émerveillement et l’enthousiasme semblent sans fin renouvelés grâce à une petite caméra. Rarement aura-t-on vu un cinéaste qui semble à la fois aussi apaisé et lucide, et on pense aux derniers films d’Ozu et à sa sérénité face à la fragilité du monde. Un film somme sans doute, mais aussi une piste, un renouvellement, un printemps.Karine Boulanger
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