THE ASSASSIN

Quelque part au IXe siècle, la dynastie régnante Tang, qui a fait entrer la Chine dans un âge d’or, commence à perdre de sa superbe sous les assauts rebelles des gouverneurs des différentes provinces. C’est dans ce contexte que l’Empire charge Nie Yinniang, une tueuse experte en arts martiaux d’assassiner le gouverneur de la province de Weibo, gouverneur qui n’est autre que son cousin et à qui elle fut un moment promise avant qu’il ne soit contraint par un jeu politique d’épouser une autre femme. Désir, trahisons, arts martiaux… et Hou Hsiao-Hsien! Quel cinéphile n’a en effet pas été surpris lorsque le nouveau projet du grand cinéaste taïwanais, dont l’on attendait des nouvelles depuis 2007, fut annoncé. Mais voir le maître, adepte d’un minimalisme philosophique et d’un dépouillement tout sensuel, se frotter au film d’art martial est une récompense à la hauteur de l’événement. Du prologue en noir et blanc, concentré de grâce et de beauté pures aux étourdissantes énigmes de son récit en passant par l’alliage somptueux qu’il réussit entre tradition des gestes et modernité des élans, The Assassin est une œuvre d’art ultime et magnifique, fort logiquement récompensée du prix de la mise en scène au dernier festival de Cannes. – Helen Faradji