Une vision contrastée du nouveau cinéma mondial
COLOMBIE, Mexique | 79 minutes | 2015
Un homme enchaîné dans la jungle, un jeune prêt à tout pour trouver un emploi et le chef d'une milice paramilitaire, Violencia brosse le portrait de trois Colombiens comme choisis au hasard. Le film, sélectionné dans la section Forum de la Berlinale, suit ces trois parcours sans mettre de frontière entre eux, comme s'ils empruntaient un cheminement commun dont l'issue serait aussi incertaine qu'inquiétante. Les femmes, elles, sont quasiment absentes de ces histoires. Mères, petites amies, sœurs..., elles constituent une présence rassurante, mais passagère. Triptyque intense et dérangeant, Violencia plonge le spectateur dans la banalité de la violence, dans son expression la plus «normale», humaine et quotidienne, une violence que les Colombiens vivent et font vivre au quotidien. Le réalisateur Jorge Forero, dont c'est le premier long métrage, choisit de ne pas expliquer, de ne pas démontrer, de ne pas excuser non plus. Avec une belle maîtrise de l'image et des plans-séquences, il filme la violence qui s'est installée dans la vie de ses compatriotes, une violence sans explosion, sans grand spectacle, une violence pernicieuse qui s'immisce au plus profond de chaque être humain. Et l'on ressort du film un peu sonné, en rêvant qu'un autre monde est possible... − Mélanie Lemaire
Aucune biographie
Inscrivez-vous à notre infolettre pour suivre toute notre actualité et ne rien manquer du Festival à l'année longue !